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Timelapse de la construction Framboise-inside

Avant de démarrer le chantier je voulais m’assurer d’en garder de jolis souvenirs. Alors bien sûr il y a les photos mais j’ai décidé d’aller un peu plus loin et de faire un timelapse.

Un timelapse c’est quoi?

Il s’agit une vidéo montée à partir de photos prises à intervalles réguliers pendant une période donnée. La vidéo ainsi créée retrace ce qui s’est passé pendant cet intervalle de temps en vitesse accélérée. Des images valant mieux qu’un long discours voilà un exemple :

Le choix du matériel

Pendant les 15 premières minutes dans ma recherche du matériel idéal je me suis penché sur la GoPro ou un de ses équivalents. Le prix m’a rapidement fait faire marche arrière…

Je me suis alors tourné vers mon vieil APN, un Canon IXUS 860IS. L’inconvénient est que contrairement à la GoPro il ne sait pas prendre de photos à intervalles réguliers. Cependant en cherchant un peu sur le net je suis tombé sur CHDK (Canon Hacker’s Development Kit). Il s’agit d’un firmware open source sous licence GPL qui, une fois flashé sur l’appareil, permet d’ajouter de nombreuses fonctionnalités et de créer des scripts uBASIC et Lua pour le contrôler. A partir de là il devient très simple de faire un petit script qui prend une photo à intervalle régulier. Et pour les flemmards (dont je fais partie) il en existe des dizaines, plus ou moins customisables, disponibles au téléchargement sur le site.

Dans la foulée je commande une batterie neuve car j’ai perdu l’ancienne et j’en profite pour acheter un trépied. D’ailleurs si vous en cherchez un je ne peux que vous conseiller celui-ci. Il vaut largement le prix auquel il est vendu. Une très bonne affaire…

Une fois tout ça reçu on passe au test. Et là…c’est le drame!!! Ca fonctionne, ce n’est pas le problème. Mais, même en customisant le script pour économiser au maximum l’énergie (extinction de l’écran, mise en veille entre chaque prise de vue…) au bout de 2h30 plus de batterie :(. Moi qui voulait laisser tourner une voire plusieurs journées d’affilée…


Mais on ne baisse pas les bras et on reprend les recherches. Après tout, ça ne doit pas être bien compliqué, il me faut quelque chose :

  • Qui sache prendre des photos
  • Qu’on puisse programmer
  • Qui ne consomme pas trop

Raspberry-pi, la voilà la réponse à toutes ces questions. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit un mini ordinateur qui tient dans le creux d’une main. Ce n’est pas un foudre de guerre mais ça fait le job. Il répond à tous les critères :

  • Il se programme (bah oui c’est un ordinateur)
  • Il consomme seulement 2 Watts !!
  • Il possède un port USB auquel on peut brancher une webcam et même un port dédié où l’on peut brancher un module caméra spécifique.

Et ce qui m’arrange encore plus c’est que j’en possède déjà un. Il me sert de Media Center (KODI- ex-XBMC - vous connaissez ?? C’est LA référence. Mais c’est une autre histoire…) mais ça faisait un moment que je souhaitais le remplacer par un raspberry-pi 2 (le même en mieux). Ca me donnera une excuse pour le faire.

Concernant la caméra, j’ai choisi le module caméra de barsoom avec un boitier pour la fixer.

Le dernier obstacle est l’alimentation. En effet, sur le terrain je n’ai pas encore de courant. Il me faut donc un moyen de rendre le raspberry autonome. Celui-ci demande une alimentation de 5V/1.2A via une prise micro-usb. Après quelques recherches je tombe sur ces batteries externes qui permettent de recharger les portables. Après un rapide calcul j’ai choisi une batterie de 15000mAh ce qui devrait me donner une autonomie de plus de 10h.

Installation

Une fois tout ça reçu on passe au test. Le module caméra est plutôt très correct pour le prix. Ce n’est pas un reflex mais pour ce que je veux en faire c’est très bien. Juste un léger flou sur la droite de certaines photos mais ce n’est pas bien grave.

C’est bien joli mais maintenant il nous faut une boite, de préférence étanche pour stocker tout ce petit monde. C’est là que beau-papa intervient. Un plan côté sur Sketchup et voilà le travail :

A l’intérieur il n’y a plus qu’à glisser le raspberry et l’alimentation. Le boitier plastique du module caméra est fixé à la colle néoprène. Une fente permet de faire passer la nappe à l’intérieur du boitier. Pour l’étanchéité on va commencer par un vulgaire morceau d’adhésif. C’est bientôt l’été on va miser sur le fait qu’il ne pleuvra pas :). Au départ j’avais fixé le raspberry avec du double-face sur le couvercle du boitier pour ne pas abimer la nappe de la caméra en ouvrant mais ça ne tient que quelques heures. Je laisse tomber, je ferai attention de ne pas trop tirer…

Je n’ai finalement pas mis le disque dur qu’on voit sur les photos. La carte SD du raspberry étant suffisamment grande pour stocker les photos d’une journée. On gagnera encore un peu en autonomie.

Le boitier de la camera est fixé à la colle néoprène

Le boitier de la camera est fixé à la colle néoprène

Il ne reste plus qu’à le fixer sur le trépied. Pour ça le boitier possède un système de fixation sur mesure qui s’adapte pile-poil au trépied (encore merci beau-papa!!)

Paré à mitrailler!!

Paré à mitrailler!!

Configuration

Voilà pour le côté matériel.

Côté logiciel on a juste un script bash qui prend une photo. Il est configuré via crontab pour s’exécuter toutes les minutes.

INDEX=`find /home/pi/photos | wc -l`
INDEX2=`printf %04d ${INDEX}`
raspistill -o /home/pi/photos/photo${INDEX2}.jpg

Il y a certainement moyen de faire mieux mais je suis vraiment pas doué en scripting et ça marche alors ça me va.

En ce qui concerne l’intervalle de prise de vue j’avais lu que pour une construction une photo toutes les 15 minutes est généralement suffisante. Mais en y regardant de plus près, pour le terrassement qui devrait durer 2j on aurait environ 20h*4 photos/h = 80 photos. Sachant qu’il faut 24 images par seconde de vidéo ça me ferait une vidéo de…3,3 secondes :\. Finalement j’ai choisi de prendre une photo par minute ce qui me donnera environ 600 photos par jour soit 1,5Go d’images qui aboutiront au final à 25 secondes de vidéo. Dans tous les cas il vaut mieux en avoir trop et n’en garder qu’une sur dix, l’inverse étant difficilement réalisable.