Le

Pare-pluie et liteaunage Après ça on ira au lit tôt.

Nous revoilà pour une nouvelle étape de la construction avec la pose du pare-pluie et le liteaunage (oui, c’est comme ça qu’on dit!).

Mais avant toute chose démarrons par une séquence Le saviez-vous? : Contrairement à ce qu’on peut penser au premier abord (en tout cas à ce que moi je pensais au premier abord), le pare pluie ne sert pas seulement à recueillir et évacuer la pluie/neige qui pourrait s’infiltrer sous les tuiles mais il contribue également à limiter cette infiltration en réduisant la différence de pression entre l’intérieur du toit et l’extérieur. En effet, lorsque la différence de pression est forte l’eau a tendance à être “aspirée” là où la pression est moindre. A l’intérieur donc…

Voilà, grâce à Cazomob vous vous coucherez peut-être un peu moins bête ce soir et pourrez briller en société en réexpliquant cette fabuleuse propriété méconnue du pare-pluie (aussi appelé écran sous toiture -ça c’est cadeau, ça vous fera un un synonyme à placer-) à qui veut l’entendre…ou pas.

Revenons à nos liteaux. Enfin, au pare-pluie pour commencer. Rien de très sorcier dans la mise en œuvre il faut dérouler bien droit et tendu, on agrafe sur chaque fermette et le tour est joué. Et pour la bande suivante même combat avec un recouvrement de 15cm sur la précédente. Dit comme ça c’est facile mais il nous a fallu quand même faire pas mal de gymnastique dans la charpente.

Côté ressources humaines :

  • Mon père et moi dans le toit : l’un qui tend le pare-pluie, l’autre qui agrafe
  • Mon beau-père au sol qui coupe et alimente en contre-liteaux.

Car oui, nous avons posé les contre-liteaux en même temps pour éviter que les agrafes du pare-pluie ne s’arrachent au vent. Normalement l’agrafe est censée résister mais au moment de la pose Catherine Laborde nous annonçait des orages donc nous n’avons pas tenté le diable. Ce choix a eu pour conséquence de poser les contre-liteaux en plusieurs morceaux d’1m35 (largeur pare-pluie 150cm - recouvrement 15cm) au lieu d’un ou deux grands.

Nous avons démarré la pose par le bas de la charpente et remonté jusqu’au faitage. Etant donné que nous l’avons fait de l’intérieur nous n’avons pas pu poser la dernière bande. Il aura fallu attendre d’avoir posé les liteaux pour le faire de l’extérieur.

Voilà quelques photos de la mise en œuvre :

Ah et j’allais oublier : L’agrafage du pare-pluie. C’est juste impensable de vouloir tenter de le faire avec une agrafeuse manuelle. On ne s’en rend pas forcément compte avant mais une fois fait je me dis que j’ai bien fait d’investir dans cette agrafeuse pneumatique. Elle fonctionne vraiment très bien et nous a bien simplifié la tâche. Sans elle on y serait peut-être encore et mes mains auraient pris cher. Il ne faut pas non plus oublier ‘cloudine’ -la cloueuse prêtée par le fournisseur du kit-, ma nouvelle meilleure amie du chantier, qui nous a aussi éviter de clouer les liteaux à la main.

Une fois le pare-pluie et les contre-liteaux posés on passe à la mise en place des liteaux. Avant de démarrer il faut faire quelques calculs pour espacer les liteaux correctement afin :

  • Que la tuile d’égout (la 1ere rangée en partant du bas) dépasse suffisamment de la planche de rive pour que l’eau de pluie tombe dans la gouttière mais pas trop pour ne pas qu’elle passe au-dessus.
  • Que le liteau du haut soit là où il faut par rapport au faîtage (pour nous 3cm +/- 0.5)

Le premier point est celui qui nous a demandé le plus de temps. Non pas que le calcul soit compliqué mais entre les infos de la fiche technique de la tuile qui sont incohérentes - même la hotline de Monier, le fabricant de la tuile, n’a pas été capable de nous expliquer- et celles de la gouttière qui sont différentes on s’est posé pas mal de questions…pour au final décider de faire un débord de 5cm. La tuile arrivera ainsi entre l’axe de la gouttière et la planche de rive. On verra bien si on s’est planté lorsque les gouttières seront posées et que nous aurons affaire à un gros orage :).

Bref une fois que l’on a la distance entre le premier et le dernier liteau il est simple de calculer le pureau. Le pureau c’est un joli terme que vous pourrez ressortir lors de vos soirées mondaines, cela vous donnera un petit air intellobricolo :). Bon, en fait il s’agit simplement de la partie “visible” de la tuile. En d’autres termes c’est la distance entre deux liteaux.

Chez nous, la tuile accepte un pureau de 35 à 38 cm. Pour que tout tombe juste par rapport à nos calculs nous nous mettons à 37,5cm - oui, je sais, ça vous fait une belle jambe -.

Ni une ni deux on démarre, on trace l’emplacement des liteaux au cordeau à tracer et on cloue. Là encore dit comme ça c’est pas compliqué et c’est vrai que ça ne l’est pas. Il y a cependant quelques points qui prennent un peu de temps et auxquels on ne pense pas forcément :

  • Les jonctions entre liteaux sont faites sur les fermettes pour ne pas qu’elles soient dans le vide donc il y a quelques coupes à prévoir
  • Les fermettes n’étant pas toutes au même niveau - Rappelez-vous cet article- il a fallu caler certains liteaux
  • 4 pans pour un toit, on n’imagine pas quand on le dessine sur Archicad mais c’est quand même bien plus compliqué que 2.
  • Au début on est quand même vachement moins à l’aise lorsqu’il s’agit de se balader à 5 mètres de haut sur les morceaux de bois de 3cm qu’au bout de 3 jours.
  • Tenir à genoux sur les liteaux devient vite un calvaire et rester debout penché, vu la pente du toit, c’est le dos qui souffre. Donc quand on n’est pas couvreur de métier on fait des pauses. Alors vous me direz “Et les genouillères, c’est pas fait pour les chiens ?!”. Je vous répondrai que non, effectivement je n’en ai jamais vu avec des genouillères mais dans mon cas j’ai testé, ça va 5 minutes mais c’est vite inconfortable. Le “moins pire” est encore d’avoir un coussin sur lequel reposer ses petits genoux endoloris
  • Quand on se trompe de 3cm au moment de tracer au cordeau et qu’on se rend compte, après avoir posé 5 mètres, que “dis-donc il est vachement plus près de son voisin que les autres celui-là ?!” il faut tout enlever, retracer et recommencer. Heureusement ça n’est arrivé qu’une fois…ou deux :).

La chaleur (34-36° à l’ombre donc imaginez sur le toit, sans vent, en plein soleil, avec un pare-pluie noir sous les pieds) et la fatigue n’arrangeant rien, l’opération (pare-pluie, contre-liteaux, liteaux) aura duré environ 6 jours 12 (du 11 au 17 juillet). Une fois que tout ça fût terminé nous avons pu passer à la couverture mais ça ce sera pour un prochain article. En attendant on a bien mérité une petite sieste.